La lutte traditionnelle, sport « Roi » au Niger

24 décembre 2010

La lutte traditionnelle, sport « Roi » au Niger

La lutte traditionnelle  occupe une place de choix dans la vie sociale au Niger. Elle  est depuis longtemps considérée comme un élément clé de la culture nigérienne. A travers l’organisation d’un championnat annuel, cette pratique sportive contribue véritablement dans l’affirmation de l’unité nationale. C’est le sport roi du pays. La lutte constitue un lieu de retrouvailles. Il est de tradition dans tous les villages au début de la saison de pluies (Mai-juin qui coïncide avec le retour des exodants) et à la fin des récoltes (octobre-novembre de chaque année), des combats inter-villageois s’organisent. Ceci marque, la preuve de leur force et leur enthousiasme. Pour cela, l’État nigérien a depuis, pris les choses en main. En 1975 le premier championnat fut organisé à Tahoua, une région considéré comme le fief des lutteurs. Des arènes ont été construites dans chaque région, et le championnat est devenu tournant pour permettre à chacune de bénéficier de la manne économique et financière qu’il draine avec le rassemblement de quelque 5 à 8 milles  personnes. Pour un championnat chaque région amène 10 combattants (officiellement).

Vue son importance et son soutient populaire cette discipline bénéficie d’une importante subvention de l’État. Toutes les éditions sont retransmises en direct à la radio et à la télévision nationale. À la fin de chaque championnat le lutteur qui n’est pas terrassé devient champion national. Il  est couronné « Roi des arènes ».

Comme toutes les disciplines sportives, la lutte a ses propres règles. L’objectif de la lutte est de faire tomber l’adversaire ou de le vaincre par décision du corps arbitral. L’aire de combat, en sable fin, est de forme circulaire, d’un diamètre de 15 à 20 mètres. Elle comporte une zone de protection (constituée de sacs amortissant). Les lutteurs se présentent torse nu, avec le  » walki  » (peau de bouc ou de chèvre) ou en culotte qu’ils attachent au hanche.  Dans l’arène pour chaque combat il y a 3 personnes, 1 arbitre central, deux juges. La table technique est composée quand à elle des directeurs techniques nationaux, du chronométreur et du marqueur. Ils  coordonnent les activités et veille à l’application stricte du règlement. La lutte traditionnelle est lieu de démonstration des toutes sortes de rituelle ; de magie chez les combattants.

La lutte se pratiquait de manière réellement traditionnelle. Elle symbolise la fierté de tous les nigériens. Toutes fois, des modifications (tentative de sa modernisation) apportées dans la discipline risqueront de porter un coup dur à sa popularité. Depuis maintenant plusieurs championnats ont assiste à des vagues de contestations de victoires liées au nouveau règlement. La lutte traditionnelle est un  patrimoine culturel et un baromètre politique au Niger qui  plonge ses racines dans la nuit des temps. Cette année le championnat est à sa 32e et se déroule actuellement à Tillabéry.

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