La situation de la scolarisation de la jeune fille n’est pas encore rose au Niger

Article : La situation de la scolarisation de la jeune fille n’est pas encore rose au Niger
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17 janvier 2011

La situation de la scolarisation de la jeune fille n’est pas encore rose au Niger

L’éducation en générale, et la scolarisation de la jeune fille en particulier s’avère très importante quand on connaît le rôle social et économique de la femme. Le Niger fait de timides progrès en matière d’éducation et surtout ce qui concerne la scolarisation de la  jeune fille.

Le manque d’instruction de centaines de milliers de jeunes filles constitue un frein au développement d’un pays. Les idées selon lesquelles l’homme et supérieure à la femme se nourrissent encore au Niger et encore dans de nombreux pays africains. Alors, beaucoup d’enseignants interrogés affirment que les filles sont plus intelligentes, plus courageuses et réussissent mieux que les garçons. Mais les statistiques officielles du Niger indiquent que le taux de scolarisation des jeunes n’était que de 47,4 % au cours de l’année 2006-2007 alors que le taux global atteignait 57,1%. Qu’est ce qui freine cette scolarisation de la jeune fille ?

Ce faible taux s’explique sous plusieurs angles. Plusieurs obstacles socioculturels et économiques limitent la scolarisation des jeunes filles, surtout en milieu rural. À l’heure actuelle, à peine une fille sur deux va à l’école primaire, une sur dix fréquente le collège et une sur cinquante va au lycée.  Pour des questions de pauvreté, de préjugés, de croyances et de perceptions erronées   vis-à-vis des femmes en général et des filles en particulier, ce sont des milliers de filles qui sont écartées des bancs de l’école. Le développement normal d’un pays ne peut se faire sans l’apport de tous ses cerveaux, notamment ceux des femmes et autres  jeunes filles. Pour beaucoup de personnes la femme doit se limiter à la réalisation des travaux ménagers.

Certains parents considèrent, souvent de bonne foi, que les filles scolarisées échappent au contrôle familial, social et communautaire en  remettant en cause un certain nombre de valeurs et de comportements.

Car, dans nos sociétés traditionnelles la femme se limite à être une bonne épouse, c’est-à-dire   qu’elle doit se soumettre à son mari, être une bonne mère ; ce qui la renvoie aux fonctions de procréation. Elle doit en effet assurer  l’éducation des enfants et être bonne maîtresse du foyer. Tous les travaux  domestiques sont à sa charge. En cela, elle a besoin toujours de sa  fille  qui est donc, censée rester à ses côtés pour bien assimiler les différentes fonctions de maman et d’assurer sa relève un jour.

Les  parents et les religieux les plus radicaux considèrent que la scolarisation de la jeune fille est une perte de temps et surtout de valeurs qu’elle est censée acquérir avant de se marier. L’école des blancs est un lieu de perdition pour les filles et représente un univers qui ne les prépare pas convenablement aux pratiques de l’Islam. Aussi, l’analphabétisme de beaucoup de parents explique le peu d’importance donnée à l’éducation scolaire des filles. Certains parents considèrent, souvent de bonne foi, que les filles scolarisées échappent au contrôle familial, social et communautaire en remettant en cause un certain nombre de valeurs et de comportements. Ils voient en elle une déracinée, une aliénée à la façon d’Indé Touti.

Fort heureusement, des campagnes de communication et de sensibilisation sont lancées par l’UNICEF, en collaboration avec le gouvernement nigérien, les ONG et sssociations dans tout le pays afin de convaincre les parents d’envoyer leurs filles à l’école. Un Plan de plaidoyer pour promouvoir leur scolarisation a justement été mis en place à cet effet par Oxfam Québec. Tous espèrent que ces mesures constitueront un grand pas vers l’instauration d’un Niger où la priorité sera enfin donnée aux enfants, tout particulièrement aux filles.

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